Audioprothésiste inspectant l'oreille d'une patiente

Quelle différence entre sourd et malentendant ?

De nombreuses personnes assimilent le fait d’être sourd au fait d’être malentendant. Cependant, ces deux troubles ne désignent pas du tout la même chose.

Une personne sourde est née avec ce handicap ou a perdu l'audition avant d’apprendre à parler.
Une personne malentendante a subi une perte d’audition après avoir acquis la parole, soit après 3 ans. Comment différencier ces deux troubles auditifs ?

Sourd ou malentendant ?

Bien qu’encore confondus par une majorité de la population, les termes sourd et malentendant définissent deux états distincts

Une personne malentendante est une personne dont l’audition est affectée. Elle a subi une perte d’audition à un degré plus ou moins important (on parle de perte modérée ou moyenne) mais conserve une capacité auditive. Généralement, la baisse d’audition est imputée à un traumatisme sonore ou une presbyacousie

Ayant acquis le langage parlé, l’individu malentendant peut parler. Il peut également utiliser la langue des signes, la lecture labiale afin de communiquer avec son entourage. Environ 10 % des Français sont touchés par ce phénomène, dont 60% des plus de 60 ans.

Une personne sourde est une personne qui souffre de surdité précoce (avant 3 ans) ou congénitale, c’est-à-dire qu’elle est née sourde. Dans les deux cas de figure, la perte d’audition a lieu avant l’acquisition du langage. Une personne sourde apprend donc à communiquer avec son entourage à l’aide de la langue des signes.

Homme qui montre son oreille du doigt

Surdité de transmission et surdité de perception

On distingue deux types de surdité : 

  • Les surdités de perception liées à une anomalie de la transmission du son (transformation en stimulus nerveux)  et de son interprétation. Ces cas de surdité ont souvent pour origine, un traumatisme ou une maladie de l’oreille interne, des traitements toxiques pour l’oreille (ototoxiques), une maladie de Ménière, une infection de l’oreille, les oreillons, une surdité congénitale.
  • Les surdités de transmission liées à un problème de transmission du signal sonore, à partir de l’oreille externe ou l’oreille moyenne. La présence d’un bouchon de cérumen, de lésions au niveau de l’oreille moyenne, une malformation de l’oreille, une otite séreuse ou une otospongiose (dégénérescence des os de l’oreille, notamment les osselets et les étriers).

Quelques précisions concernant la surdité

La surdité correspond à une perte d’audition comprise entre 90 et 120 db. Dans ce dernier cas, aucune audition n’est mesurée. La surdité congénitale (constatée dès la naissance) est due à une maladie congénitale, une cause héréditaire, une maladie infectieuse in utero, un manque d’oxygène in utero ou la prématurité (naissance avant terme).

En France, on dénombre environ 400 000 personnes sourdes. 

Chez les personnes malentendantes, la perte d’audition est due à la presbyacousie (perte d’audition progressive due au vieillissement) ou l’hypoacousie. On considère que les individus perdent 0,5 db par an après 65 ans.

Cette perte augmente à 1 db lorsqu’ils dépassent 75 ans et 2 db chaque année, passé 85 ans. Il est donc recommandé de faire des dépistages auditifs régulièrement après 60 ans. 

La perte d’audition peut être imputée à un traumatisme sonore ou une maladie de l’oreille. 

 

Audioprothésiste souriant sur son ordinateur

 

Quelle prise en charge pour un sourd ou un malentendant ? 

Il existe des différences significatives entre la surdité et le fait d’être malentendant, la prise en charge médicale des deux problèmes diffère donc totalement. 

En effet, les personnes malentendantes conservent une capacité auditive. Le médecin ORL prescrit donc généralement le port d’appareils auditifs. 
Un audioprothésiste vous aidera à choisir les équipements auditifs les plus adaptés, selon vos besoins.

Selon l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales), on compte 3 millions de personnes ayant besoin d’être appareillées en France. 1,6 millions de personnes portent des prothèses auditives. 

Un implant cochléaire est prescrit en cas de surdité profonde, car les prothèses sont inefficaces. Cet appareil est constitué d’un processeur vocal et d’un implant. Le son émis par l’environnement extérieur est capté par un microphone. L’appareil transforme ces infos en impulsions électriques pour les transmettre à l’implant. Ces infos sont ensuite transmises au nerf auditif et interprétées par le cerveau.